L’Inspection générale de l’administration (IGA), avec le concours de l’Inspection de la défense et de la sécurité civiles (IDSC), a procédé au contrôle de l’association du Spéléo Secours Français (SSF). Le SSF est une des dix-sept commissions de la Fédération Française de spéléologie (FFS). Cette Fédération sportive de 8 000 licenciés, est, au titre du SSF, agréée
par le ministère de l’Intérieur depuis 2006.
Vous pouvez télécharger le rapport sur la commission spéleo secours français de la fédération française de spéléologie sur ce lien
Le SSF repose exclusivement sur des bénévoles pour des interventions limitées au secours spéléo
Le SSF n’assure aucune formation de secourisme et ne réalise aucun dispositif prévisionnel de secours (DPS). Il n’a pas d’activités commerciales. Sa gestion administrative et financière (pour des montants modestes) est sérieuse. Le SSF dispose d’environ 2 000 sauveteurs bénévoles formés, répartis dans une cinquantaine de départements et encadrés dans chacun d’entre eux par un conseiller technique départemental spéléo (CTDS). Ces sauveteurs sont précieux par leur nombre mais aussi par leur technicité : notamment les transmissions, la plongée, la désobstruction (avec ou sans usage d’explosifs). Les CTDS et leurs adjoints disposent aussi d’une bonne connaissance des cavités à travers leur cartographie, un site internet et surtout grâce au réseau des spéléos.
Le SSF est un acteur incontournable du secours spéléo
L’organisation du SSF est très structurée. La qualité des interventions opérationnelles est dans l’ensemble appréciée. Les compétences déployées par ses sauveteurs sont incontestées. Des formations sont organisées tout au long de l’année, par les structures nationales, régionales et départementales du SSF. Les sauveteurs participent également aux exercices organisés par les préfectures dans le cadre du plan ORSEC (plan secours spéléo) ou à leur initiative.
S’inspirer du principe de subsidiarité
Le coût des secours et du versement des indemnités au SSF est très limité. La charge pour le contribuable de la mise à niveau d’un acteur public (coût des formations, coût des exercices) serait nettement plus élevée. La tentation de créer une école de sapeurs-pompiers spécialisée spéléo n’est donc pas à encourager pas plus que la constitution d’équipes locales de sapeurspompiers destinées à se substituer au SSF. Fonder le secours spéléo d’abord sur le secteur associatif plutôt que sur les acteurs publics se justifie doublement car les secours spéléo sont rares (une vingtaine de cas par an) et nécessitent des sauveteurs nombreux.
Les dix recommandations de la mission
La mission recommande le renouvellement rapide de l’agrément du SSF et de la convention nationale. Celle-ci devrait clarifier les relations entre les différents acteurs (Directeur des opérations de secours, Commandant des opérations de secours, Conseiller technique départemental spéléo). Les règles à tenir lors de l’alerte et pour la communication gagneraient aussi à être précisées. La Direction générale de la sécurité civile et de la gestion de crises (DGSCGC) pourrait aussi utilement recommander la passation de conventions départementales prévoyant des exercices et des formations conjoints ainsi qu’une indemnisation simple et rapide (au forfait) des sauveteurs associatifs. Elle pourrait rappeler aux SDIS la nécessité d’éviter la tentation de « doublonner » des sauveteurs associatifs bénévoles par des sauveteurs publics, ce qui n’est pas techniquement justifié, et qui pourrait passer pour du gaspillage dans le contexte budgétaire actuel.