Notre petite troupe étant arrivée la veille chez Thomas pour la réunion de la SSFV, nous étions tous prêt et heureux à l’idée de partir au week-end de recherche en spéléo-plongée dans le Gard…
Participants : Thomas S, Brice M, Laurent B et Isa S
Après avoir avalé la, ou plutôt les bonnes gaufres traditionnelles de Cabannes, nous prenons la route du fameux site de Marnade, situé dans le village de Montclus. Nous y retrouvons Philippe Bertochio et Frédéric Martin ainsi que tout un groupe de spéléo-plongeurs et accompagnants motivés par cette journée. Un atelier d’échange et de démonstration est donc mis en place sur une bâche au beau milieu de la forêt et Philippe nous explique leurs dernières réflexions en matière de matériel, de signalisation, d’organisation et de techniques mis en œuvre pour chercher un plongeur dans une cavité.
Après une pause déjeuner bien méritée par tant d’effort, il nous faut passer à la pratique. Nous nous répartissons donc en plusieurs équipes de recherche ayant chacune un objectif bien précis selon une zone plus ou moins éloignée de l’entrée.
Les 3 sidemounteux à l’air, Brice, Mowgli (un lyonnais) et moi, avons pour tâche de « fouiller » la zone 1 (entrée) qui selon la topo comporte une cheminée. Nous mettons donc au point tous les trois la stratégie qui nous paraît la plus efficace pour fouiller toute la zone qui nous a été confiée. Le but étant que l’un des plongeurs reste au dessus de la ligne de vie avec un Auto-Roll (sorte de laisse rétractable pour chien) attaché à son poignet, le reliant au « chien fou », un autre plongeur, qui lui, s’écartera de la ligne de vie pour aller chercher de façon circulaire dans la cavité en commençant par le plafond.
Dans la pratique, le passage dans notre zone de toutes les autres équipes ayant prévu une recherche dans les zones plus éloignées, nous a laissé une forte touille lors de notre immersion ce qui nous a donné des conditions plus extrêmes pour réaliser nos recherches. Nous avons quand même réussi a chacun manipuler l’Auto-Roll malgré les difficultés à communiquer entre nous trois avec une visi nulle. Notre plongée fut courte (35 mn) mais ça aura été un bon entrainement !
Du côté de Laurent :
Lors du briefing, Philippe nous attribue à Thomas et moi, la recherche dans la zone 3 qui commence au niveau du shunt pour finir 100m après. Nous débattons un moment avec Philippe pour savoir qu’elle est la meilleure méthode à adopter : faire les 2 côtés du shunt ou ne faire que la ligne principale ?
La conclusion de cet échange est que, le plus important est de ne pas avoir le moindre doute sur la zone « analysée » et donc de ne faire que la branche principale qui doit être vérifiée. La branche annexe sera laissée à une autre équipe.
Nos formations qu’elles proviennent du système français ou du système américain, nous apprennent à toujours se positionner au dessus du fil de manière à pouvoir le récupérer le plus rapidement possible en cas de pépin ou de perte totale de visibilité. Tandis que là on doit lâcher sciemment le fil pour aller se positioner 6m plus loin avec une visi de 20cm ! La confiance en son binôme est donc essentielle
Nous décidons de nous partager la recherche. Je commencerai donc à faire la recherche du plongeur perdu au niveau du shunt dans la partie haute et Thomas fera au retour la même chose mais dans la partie basse de la cavité.
Pour cette plongée, ne sachant pas les objectifs exacts en terme de temps et d’engagement, nous avions prévu pas mal de gaz : Thomas était en Bi12 + 2X7l alu carbone, quant à moi j’étais équipé de 4 S80 (11l). Tous nos blocs étant gonflés au N28%.
Nous nous mettons à l’eau, nous équipons, et quittons la lumière du jour pour celle de nos lampes. Très vite je comprends que la visibilité ne va pas être des meilleures et que cette plongée risque de ne pas être des plus évidente et donc certainement se rapprocher des vraies conditions rencontrées lors d’un secours…
Arrivé au shunt nous plaçons le marqueur lumineux sur le fil signifiant le début de notre recherche et Thomas fixe ma « laisse » sur l’anneau de la sous-cutale. J’avoue ne pas être des plus à l’aise au début car il faut partir dans la touillasse totale, sans point de repère (la galerie a des dimensions assez importantes pour ceux qui ne la connaissent pas) et en s’éloignant volontairement du fil. Je m’habitue finalement petit à petit et j’essaie d’être le plus efficace possible dans ma recherche. Au bout d’un moment Thomas me « rappel », il est temps de faire demi-tour et d’attaquer la recherche dans la partie basse. C’est Thomas qui s’y colle comme convenu.
Quand nous arrêtons la recherche, nos ordis, malgré nos Nitrox, nous annoncent 40mn de DTR. Nous sortirons au bout de 90mn de plongée, et c’est la tombée de la nuit qui nous accompagnera pour ramener le barda jusqu’aux voitures.
Nos obligations respectives nous contraignant de rentrer le soir même à Marseille, aucun de nous n’assistera à la journée du dimanche mais cette sortie fut très enrichissante humainement et techniquement. Certainement à refaire pour s’améliorer encore et encore dans la recherche d’un plongeur perdu.
Isa & Loule.